Après avoir sculpté une muse en pierre, voici que je retrouve avec plaisir le modelage d'un buste en terre. Je vous en livre ici toutes les étapes de réalisation
Après avoir monté une structure creuse mais suffisament résistante pour ne pas s'effondrer, voici que je peux ajouter dessus les reliefs du visage. Je choisi donc de modeler "à la boulette" comme c'est l'usage . Comme j'aime à le dire à mes élèves c'est on ne peux plus simple: il suffit de se poser la question " où puis-je (encore) en rajouter un peu ?".... Attention cependant à s'arrêter à temps!
Après avoir achevé le modelé souple et ample du portrait, une fois les yeux ombrés et animés de reflets de lumière, voici que je suis occupé d'habiller le bas.
Mon client souhaitait représenter son épouse avec un foulard, comme à son accoutumé. Une très bonne idée qui permettra d'envelloper tout en mouvement et légèreté le torse. On se contente hélas trop souvent de couper les épaules avec dureté alors qu'il est tellement plus élégant de les habiller d'un drapé. Je compose alors très librement plis et replis à "l'improvisade", juste pour le plaisir des yeux!
Ne reste alors plus qu'à coiffer notre modèle. Cela ne me change pas trop du tissu à vrai dire car il s'agit toujours d'une histoire de trouver de belles lignes avec des rythmes variés... Tout en conservant une texture et un mouvement commun bien sûr. C'est qu'il ne suffit pas que les cheveux soient réalistes, il faut aussi qu'ils soient agréable à regarder.
En fait pour réussir drapé et chevelure, la première des règles c'est encore de trouver ça beau, tout simplement.
Le buste de Rosemary achevé.
On ne peux pas ramener un être cher mais on peux donner tout son coeur pour donner vie à la terre.
"Sèmes la lumière" lit-on gravé sur le phylactère de ma sculpture.
Comme souvent, quand je commence une œuvre, je ne sais pas trop ce qui va en sortir. Je me serais d'avantage attendu à créer quelque chose sur le même thème que ma sculpture intitulée "libération" vu que nous étions alors tous assignés à résidence, Mais rien à propos de la lumière. Au départ, il y avait seulement cette nymphe chevelue, oubliée depuis que je l'avais détournée pour créer avec l'Océanide. Cette terre cuite appelait entre mes mains à prendre un nouvel envol, aussi lui offrais-je une paire d'aile! Sous les cheveux j'ai "vu" ensuite qu'il faudrait porter une inscription. J'imaginais un phylactère mais je n'avais alors aucune idée de ce que je pourrais graver dessus! C'est en m'endormant que ces mots me sont venus tout seul, comme si je les prononçais moi-même: "Sèmes la lumière".
Quel sens donner à cela? Répandre de belles paroles sorties de grands enseignements? Non, la lumière ne vit pas tant dans les livres que dans les cœurs. Je préfère penser qu'il s'agirait plutôt de la lumière de la connaissance, celle que nous renvoie chaque être que nous rencontrons dans notre vie.
Cela était encore naturel jusqu'à ces derniers mois. Mais privés les uns des autres durant l'épreuve du confinement, nous n'avons pas été seulement limités pour prendre des apéros ensemble, nous avons été surtout empêché de recevoir et d'offrir chacune de ces parcelles de vérités que nous portons en nous. La seule lumière qui restaient alors pour beaucoup étaient celle des écrans allumés des téléviseurs. La distance nous plonge dans l'ignorance. A ne plus voir notre reflet dans le comportement des autres, nous sommes réduit à fantasmer ce que nous croyons être… Ou pire sur ce que d'autres voudraient que l'on devienne.
Je me dis que l'autre me fait grandir en me renforçant de ce qu'il révèle en moi. Il éclaire ma vie.
Alors si nous sommes tous lumière les uns pour les autres et que nous pouvons la semer autour de nous... Cette sculpture nous invite à être nous même, aligné, juste et vrai. Cliquez ici pour en savoir plus sur cette sculpture.
"Sèmes le lumière" lit-on gravé sur le phylactère de ma sculpture.
Comme souvent, quand je commence une œuvre, je ne sais pas trop ce qui va en sortir. Je me serais d'avantage attendu à créer quelque chose sur le thème de la libération vu que nous étions alors tous assignés à résidence, Mais rien à propos de la lumière. Au départ, il y avait seulement cette nymphe chevelue, oubliée depuis que je l'avais détournée pour créer avec l'Océanide. Cette terre cuite appelait entre mes mains à prendre un nouvel envol, aussi lui offrais-je une paire d'aile! Sous les cheveux j'ai "vu" ensuite qu'il faudrait porter une inscription. J'imaginais un phylactère mais je n'avais alors aucune idée de ce que je pourrais graver dessus! C'est en m'endormant que ces mots me sont venus tout seul, comme si je les prononçais moi-même: "Sèmes la lumière".
Quel sens donner à cela? Répandre de belles paroles sorties de grands enseignements? Non, la lumière ne vit pas tant dans les livres que dans les cœurs. Je préfère penser qu'il s'agirait plutôt de la lumière de la connaissance, celle que nous renvoie chaque être que nous rencontrons dans notre vie.
Cela était encore naturel jusqu'à ces derniers mois. Mais privés les uns des autres durant l'épreuve du confinement, nous n'avons pas été seulement limités pour prendre des apéros ensemble, nous avons été surtout empêché de recevoir et d'offrir chacune de ces parcelles de vérités que nous portons en nous. La seule lumière qui restaient alors pour beaucoup étaient celle des écrans allumés des téléviseurs. La distance nous plonge dans l'ignorance. A ne plus voir notre reflet dans le comportement des autres, nous sommes réduit à fantasmer ce que nous croyons être… Ou pire sur ce que d'autres voudraient que l'on devienne. Je me dis que l'autre me fait grandir en me renforçant de ce qu'il révèle en moi. Il éclaire ma vie.
Alors si nous sommes tous lumière les uns pour les autres et que nous pouvons la semer autour de nous... Cette sculpture nous invite à être nous même, aligné, juste et vrai.
Cliquez ici pour en savoir plus sur cette sculpture.
Recevoir la commande d'un portrait est toujours une invitation au
voyage... Celui du temps qui a passé sur un visage. Un portrait, c'est l'empreinte
des émotions, l'expression de toute une vie. A l'occasion de ce nouveau buste, celui de Mr Jean Rouyer, j'ai pris la peine de prendre pour vous quelques photos utiles. On s'empresse trop souvent de monter sa terre, que l'on se trouve ensuite privé de vous en montrer les premières étapes. 1, On parle souvent de l'armature, voici donc celle que j'emploie la plus part du temps. Il s'agit de tiges filetés habillées par des tubes. Leurs particularité c'est que je peux retirer ou ajouter autant de d'éléments que je veux. L'avantage de cette simple tige c'est qu'il me sera aisé de la retirer avant la cuisson. 2, Certains apprécient de creuser leurs modelages un peu avant de les avoir fini, je préfères pour ma part prévoir tout de suite le vide à l'intérieur de mes sculptures avec des boulettes de papier. On les voient ici scotchées autour de l'armature. Nul besoin de le retirer, le papier brûlera simplement durant la cuisson! 3, A mes élèves, je dis toujours de travailler avec les doigts autant que possible. Ce sont le meilleur outils dont on dispose pour "monter" une sculpture. On colle des boulettes de terre des plus grosses au plus petite. La seule question que l'on se pose c'est: "où est-ce que je peux encore en ajouter?". Il ne faut bien sûr voir qu'en relief, et rien de plus. 4, Quand les doigts ne sont plus assez fin et parce que l'aspect qu'ils laissent ne permet pas de "lire" la surface correctement, alors seulement je conseille de prendre d'autres outils. Ce seront des couteaux d'abord. Ceux qui sont larges et striés en particulier offriront de travailler la surface par plans dynamiques. Des ébauchoirs en buis suivront les détails tout en laissant des empreintes délicates dans la terre. Faut-il ensuite "tendre" le modeler avec au pinceau, au doigt ou à l'éponge? J'en laisse chacun l'apprécier par soi même selon le but recherché; mais pour ce buste de Jean Rouyer, je vous confie avec tiré avantages de ces trois options. 5, Voici le résultat. Vous remarquerez que j'ai marqué certains éléments plus que de nature, les mèches de cheveux et les sourcils notamment ont plus de relief qu'ils ne l'étaient dans la réalité. Que dire alors des yeux que j'ai creusé pour accuser une ombre à la place de l'iris? Faut-il rappeler que pour qu'un buste soit vivant, dans un matériau qui ne l'était pas à l'origine, on ne pourrait se contenter de juste scanner ou mouler la personne?
6,
Et pour finir, voici le tirage en bronze. J'en remercie la fonderie
d'art le Floch pour la finesse de l'empreinte et la profondeur de sa
recette de patine bleu.
"Symposium"... le nom continu d'interroger. Est-ce bien toujours un banquet offert durant la Grèce antique? Plus vraiment. Les convives de celui de Saint Michel de Chavaignes n'étaient pas grecs, ils nous venaient d'Ukraine (Volodymyr Kochmar et Lyumdyla Mysko), de Turquie ( Canan Sönmesdag Zöngür), de Russie (Dmitry Krivonosov), d'Equateur ( Milton Ramon Estella Gavidia), du Danemark ( Gleb Dusavitskiy) et même de France ( Jaime Bau et moi-même d'ailleurs. Et que pouvaient bien avoir en commun ces huit artistes?... de partager ensemble une même passion pour la sculpture monumentale.
Mes amis sculpteurs du symposium, posant devant leurs oeuvres finies
Et ma sculpture parmi toutes celles-là?... La voici! Je vous offre de la découvrir étapes par étapes:
Voici déjà mon projet en terre cuite. L'idée m'en est venu sans aucun dessins préalables. C'est dans la terre que je trouve le mieux l'inspiration.
Voici maintenant le gros cailloux tel qu'il se présentait au premier jour du symposium. Il s'agit d'un bloc de Tercé ( une pierre calcaire demi ferme provenant de la Vienne) mesurant 2 m x 0,80 m x 1,30 m.
Plutôt que d'utiliser la disqueuse, je préfère sortir mes coins éclateurs, c'est à la fois plus rapide et cela fait moins de poussière. Attention, chutes de gravats!
Le matin du troisième jour
Ce qu'on ne dit jamais, c'est qu'un sculpteur figuratif est d'abord un sculpteur abstrait. Avant de placer tous les détails qui feront le réalisme, il s'applique à construire un volume sculptural. J'entends par là un volume animé de formes en mouvement, créant une architectonique à la fois équilibrée et dynamique.
Tout l'art du sculpteur est ensuite de le faire oublier.
Je lève le voile le 9 ème jour
La méthode est presque toujours la même: après avoir trouvé la silhouette qui était cachée à l'intérieur du bloc, je peux enfin y voir un peu plus clair... C'est alors seulement que je commence à mettre en place tous les éléments ( ici les jambes, la main et le drapé). C'est sans doute la partie la plus agréable! Les risques de se tromper sont beaucoup plus faibles que lors du dégrossi initial et la créativité peut s'exprimer encore largement. La finition représente l'étape suivante, et contrairement aux idées reçues c'est aussi la plus facile.
Voici deux vidéos montrant justement ces étapes de la taille directe. Recherche des volumes à la gradine et au marteau pneumatique de type FK 702 puis finition de la main au "gratte fond", un outil très apprécié des sculpteurs ornemanistes.
12ème jour de taille, le visage est terminée! S'il parait très vivant, mais il ne faut pas trop s'y fier: il n'est pas aussi réaliste que ce que l'on croit... Pour commencer, le modelé du visage est un peu plus marqué qu'au naturel, les reliefs de la bouche sont eux complètement exagérés, que dire aussi des cheveux? Quant aux yeux et aux sourcils, là rien n'est fidèle à la réalité... Et c'est pour cela que c'est tellement vivant!
On s'imagine à tord que pour sculpter la réalité, il suffit de la copier. C'est oublier que pour faire vivre la pierre il faut d'abord ressentir intimement la vie puis ensuite de connaître tout aussi bien son matériau afin de pouvoir l'y insuffler.
Le 13 ème jour du symposium, on aurait pu penser que tout était fini... Mais il restait encore à installer l'oeuvre sur son site définitif. C'est sur le parvis de l'église que la belle figure angélique s'est finalement posée. Je vous propose d'en suivre l'installation.
Tandis que les touristes se pressent pour franchir le fameux pont levis du château de Langeais, d'autres flânent en terrasse juste au pied des épaisses murailles... Ils ont bien raison car en plus de la fraîcheur retrouvée à l'ombre des pierres, ils partagent leurs verres en compagnie de ma nouvelle sculpture.
Ce buste en pierre blanche et grès noir a pris la place de la "sculpture de jouvence", une installation éphémère que j'avais réalisée dans le cadre ma résidence d'artiste. Une succession tout en douceur puisque cette précédente oeuvre était déjà un double buste noir et blanc... A la différence que le thème n'en est plus la jeunesse retrouvée mais la pensée créatrice.
Le visage de l'homme a les yeux clos tandis qu'il semble projeter à coté de lui le rêve d'une femme sémillante et pleine d'audace. De cet imaginaire fantasque poussent également de part et d'autre nombre de plantes succulentes... véritable jardin intérieur tout juste dévoilé!
Fait nouveau, "Pensée créatrice" est une oeuvre entièrement réalisée et même imaginée devant le public. La pierre fut tout d'abord sculptée durant le salon des métiers d'art d'Orléans, en toute improvisation, lui fut ajouté un second visage, modelé devant l'hôtel de ville de Tours, alors que j'y exposais avec ma compagne Yulia Sellier-Titova. Même les plantations qui suivirent la pose du buste furent offertes aux regards intrigués des langeaisiens!
Le visage en cours de taille, devant le public du salon des métiers d'arts d'Orléans
Modelage du visage en grès devant le public de mon exposition à l'hôtel de ville de Tours