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Inauguration de l'Olivier



"Je reviendrai dans deux ou trois cents ans, juste pour retrouver ce jeune olivier devenu grand. J’espère que son feuillage aura habillé cette arche nue et que ses branches vigoureuses auront commencé à desceller les pierres une à une.

Alors seulement mon œuvre sera devenue celle de la vie elle même."
 


Plantation de l'Olivier le 16 mai 2013

J’en demande pardon au tailleur de pierre qui observera, l’air sceptique, mon arche plantée d’un olivier. Normalement on ne monte pas les pierres comme ça, avec autant de blocs variés et de décrochements irréguliers … Un tel appareillage est tout bonnement farfelue ! Que dire alors de l’arc ? Comme il n’est pas vraiment circulaire ce ne peux être un plein cintre roman ; un peu plus brisé, ce serait presque une ogive gothique, mais rampante alors, comme à l’époque baroque ? Non, c’est arc est absolument inclassable, mais il est exactement comme je l’espérais : hors du temps.

Tailleur de pierre, je l’ai été, mais pour en arriver là il m’aura fallu tout oublier de mon ancien métier ! En fait, cette arche ce n’est pas de la taille de pierre : c’est une sculpture. A l’origine du projet, en 1999, il s’agissait même d’un homme et d’une femme qui se rejoignaient  tête à tête. Avec un peu d’imagination on peut encore reconnaître l’homme du coté du kiosque. Il est solidement campé, droit, avec même un peu de raideur ; tandis qu’il reçoit la femme qui s’étire vers lui tendrement, avec langueur. Pour faire court, je dirais que ce sont deux statues qui empreintent leurs anatomies à la taille de pierre.

Mais les statues, ce n’est jamais très drôle car ça ne bouge pas. A les voir défier les années sans prendre une ride on en serait même un peu jaloux. Ne dirait-on pas qu’elles ont l’air mort ?... C’est justement pour cette raison que j’ai planté un arbre au milieu: pour y mettre un peu de vie ! Imaginons dans l’avenir le feuillage habiller pudiquement les piliers nus, puis les branches s’enrouler bientôt autour des voussoirs avec une attention toute pressante. Les pierres se laisseront sûrement convaincre, une à une, d’abandonner leur poste pour accompagner la plante dans son irrésistible croissance. Car s’il est un arbre qui ne renonce pas à la vie, l’olivier en est bien un. Il en faudrait plus que quelque cailloux pour l’en dissuader ! Même brûlé par l’incendie il repart avec encore plus de détermination.

Je ne crois pas que nous seront là pour contempler ces transformations, mais quel beau cadeau tout de même que d’offrir cette vision à nos enfants et aux enfants de nos enfants ! Quelle belle image que cette œuvre devant l’école qui inspire vigueur, patience et persévérance. Car au fond, ce n’est pas seulement un olivier : c’est toute l’enfance qui se trouve sous cette arche ; un père et une mère protecteurs que la maturité conduira à s’émanciper.


Et la petite ardoise tout en haut?... C'est mon secret. Je l'ai scellée entre deux claveaux pour que l'on ne puisse la retirer sans risquer de rompre l'arche. Pour le connaître, il suffit "juste" d'attendre que l'olivier ai descellé la clef!

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